Comment rendre justice ?

Comment rendre justice ?

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Résumé:

Pour que la justice réparatrice puisse fonctionner, les deux parties doivent participer de manière volontaire; les autrices de méfaits doivent reconnaître et accepter leur responsabilité.

La compagnie d’art vivant dont l’une de nos autrices fait partie a mis en place une charte à joindre à tout contrat avec des collaboratrices par rapport à l’éventualité d’un harcèlement dans le cadre du travail. Que ce harcèlement soit d’ordre sexuel, psychologique ou moral. Nous avons comparé des modèles existants (d'autres compagnies et d’institutions culturelles) et en avons fait une synthèse qui correspondait à nos idées et éthiques. Dans les modèles nous avons été frappées par la mention répétée de la notion de “punir”.

Nous nous sommes appuyées sur les questionnements et les principes de la justice réparatrice, pour notamment remplacer “punir” par “faire cesser”.

La justice classique, dite punitive, cherche à punir, dans une idée de revanche, de vendetta de la part de la partie civile, et de mettre à l’écart de la société l’autrice du méfait, appelé alors criminelle. La justice réparatrice, elle, cherche à aider à réparer, pour autant que faire se peut, les effets du méfait, tant sur la partie civile que sur l’autrice, et ce, ensemble. On arrive ensemble à une “peine”, plutôt qu’à une sanction ou une punition. Le mot peine nous semble hautement significatif dans ce double sens, tant pour la partie civile que pour l’autrice. La peine est définie et décidée par consensus par les deux parties, qui estiment toutes deux que cette peine est “juste”. Qu'elle permet à la partie civile de considérer qu’il y a réparation, et à l’autrice de faire amende, donc de réparer activement la faute ou l’erreur commise.

Pour que la justice réparatrice puisse fonctionner, les deux parties doivent participer de manière volontaire; les autrices de méfaits doivent reconnaître et accepter leur responsabilité. Les deux parties doivent ainsi donner par écrit leur consentement à la participation.

Dans le cadre de la charte contre le harcèlement, nous avons engagé une personne externe à la compagnie qui est disponible à toute personne qui le souhaite et qui enclenche, en préservant l‘anonymat de la personne, toute forme d’accompagnement et / ou de réparation jugée nécessaire.

Autrement dit, nous pensons qu’il est indiqué, en cas de conflit, de faire appel à des instances ou à des personnes externes, neutres, et d’éviter la terminologie classiquement associée à la justice: punir, coupable, culpabilité, victime, victimisation etc.

https://www.iirp.edu/pdf/beth06_davey2.pdf

https://restorativejustice.org.uk/sites/default/files/resources/files/Best%20practice%20guidance%20for%20restorative%20practice%202011.pdf


5 r’s https://conflictcenter.org/the-5-rs-of-restorative-justice/