Résistance

  • Entretenir le lien
  • Créer du lien
  • Créer
  • Organiser
  • (se) Déconstruire
  • Empouvoirer
  • Prendre des décisions
  • Réfléchir

Objectifs:

Dans un groupe émergent et lié à une cause politique, améliorer les formes de décision, de discussion et d’organisation.

Participantes:

7 à 15, dès 16

Durée:

Au besoin

Matériel nécessaire:

Aucun

Espace requis:

Tout espace permettant au groupe de discuter.

Prérequis:

Aucun

Observations et conseils

Avant tout, nous conseillons, si possible, d’oser : oser prendre des initiatives, oser prendre la parole, oser prendre le temps (en opposition aux temps imposées par l’extérieur), pour bien réfléchir à une action ou à une réponse à donner aux interlocutrices externes, oser faire confiance au collectif qui émerge. Oser assumer qu’il y a beaucoup de couches émotionnelles au sein d'un groupe, oser sortir de l’urgence quand c’est nécessaire.

En résumé, nous pourrions ajouter “Oser” devant toutes les phrases qui suivent.

Réunions : déroulement

Avant le début d’une réunion, distribuer les rôles (voir Rôles possibles). Par exemple : désigner une facilitatrice pour maintenir la réunion centrée sur les sujets principaux, ainsi qu'une coordinatrice qui prend le PV de la réunion. Une fois les rôles répartis, la facilitatrice se charge :

  • D'introduire, s'ils ne sont pas connus par le groupe, les gestes de la communication non-verbale (voir Communication non verbale).

  • D'inviter les personnes à conscientiser et/ou mesurer leur temps de parole lors de discussions communes. D'inviter les personnes qui parlent plus (sans désigner qui que ce soit) à laisser de la place. Et inversement, de rappeler que beaucoup de gens sont mal à l’aise de prendre la parole en public, que cela ne pose pas de problème, et d'inviter les personnes qui se sentent concernées à essayer - dans la mesure du possible - de le faire quand même.

  • Dans un deuxième temps, proposer de changer la répartition des rôles pour chaque séance à venir.

  • Prendre une position au début du mouvement sur la place des absentes : par exemple, définir collectivement les modalités de validation des décisions prises lorsque des personnes ne sont pas là.

Réunions : aspects spatiaux et sonores

  • Dans le dispositif de la réunion, prendre en considération les spécificités spatiales, acoustiques et visuelles et si possible trouver une solution technique. (Extérieur: peut attirer des gens intéressées, ou au contraire des adversaires à prendre en compte. Donne une visibilité. Peut créer des problèmes d'acoustique. Intérieur: met à l’écart, mais protège et aide à garantir une confidentialité.)

  • Privilégier une forme d’assemblée déconstruite plutôt qu’un cercle fermé et intimidant.

  • Proposer un micro permet que tout le monde s’entende et que personne ne se coupe la parole (si le haut-parleur est mono-directionnel, alors le coucher pour le rendre omnidirectionnel)

  • S’occuper de garder le groupe inclusif, donc ajouter des chaises lorsque toutes sont déjà prises (sans nécessairement passer par un agrandissement du cercle, mais plutôt par un dédoublement déstructuré).

Réunions : prise de décisions

Le "check de température" est un outil simple pour voter et prendre des décisions en groupe. Au signal de la facilitatrice, toutes les membres du groupe, les mains au niveau de la poitrine, les agitent :

  • vers le ciel signifiant "je suis d'accord"

  • à l'horizontale, face à soi signifiant "je suis moyennement d'accord/je ne suis pas d'accord mais je peux faire avec"

  • vers le sol signifiant "je ne suis pas d'accord"

Respecter les décisions prises précédemment. Si elles venaient à être remises en question, le transmettre aux personnes absentes.

Organisation

  • Afficher quelque part dans un endroit visible les horaires et les endroits où ont lieu les différents évènements ou réunions, notamment pour les personnes sans téléphone mobile.

  • Organiser des activités concrètes (faire des pancartes, à manger, du crochet…) et collectives en sous-groupe ou en chantier participatif pour créer du lien. 

En tout temps

  • Essayer d'oser poser des questions et prendre des initiatives.

  • Garder une ouverture d’esprit et de la bienveillance pour les personnes qui ne sont pas convaincues par la cause.

  • Il n'y a pas de honte à essayer, se lancer, aller vers des gens, demander s’il y a besoin d’aide et se rendre disponible.

  • Chacune peut s’improviser preneuse d’initiative si elle le souhaite et est en droit de découvrir ses besoins, ses envies et d'évoluer au sein du groupe en temps réel.

  • Respecter ses limites, et assumer que l'on vit des moments de flottement où l’on se sent inutile.

Nourriture

  • Se répartir les tâches (achats, chapardage, petites mains, cuisson, service, nettoyage etc...) de façon claire.

  • Veiller à changer de rôle ou s'accorder à endosser le même sur plusieurs jours, garder la communication flexible.

Affiches et pancartes

  • Utiliser des ficelles et des cordes pour l’accrochage, plus faciles à enlever que du scotch.

  • Faire en sorte que les affiches puissent être décrochées de positions en hauteur ou possiblement dangereuses sans prendre de risque, spécifiquement pour des personnes externes (pour des questions de responsabilité légale).

Documentation et prise d’images

  • Ne pas filmer les visages des gens, mais seulement les actions.

  • Si des visages sont quand même filmés, les flouter avant de les rendre publics.

Références

Ces observations et conseils sont le produit de plusieurs jours de “grève” à la Haute école d'art et de design (HEAD) de Genève en février 2024, lorsque des étudiantes et personnes rattachées à la HEAD, pour beaucoup inexpérimentées sur le plan de la militance politique, se sont mobilisées face au positionnement de la HEAD vis-à-vis du génocide en Palestine.